Conjoncture : l’activité des entreprises artisanales du bâtiment toujours en repli

Le 3ème trimestre confirme le recul de l’activité des artisans du bâtiment constaté depuis le début de l’année qui devrait se terminer comme elle a commencé.

Au cours du 3ème trimestre, l’activité de la construction neuve a fortement reculé (-11 %) entrainant avec elle le solde négatif de l’activité dans sa globalité (- 1,5 %), les travaux d’entretien rénovation reculant également (- 3,5 %) si peu soutenus par les travaux d’amélioration de la performance énergétique qui stagnent à un niveau négatif (- 0,5 %). Ainsi, le ré fléchage de MaPrimeRénov’ n’a pas suffi à faire repartir cette activité.

Le rapport coûts/prix est peu favorable car si l’évolution des prix des travaux tend à stagner autour de 1,5 %, les coûts augmentent toujours plus fortement (+ 2,6 % en moyenne).

Le pouvoir d’achat des ménages reste un facteur aggravant de cette conjoncture médiocre. La baisse des taux d’intérêt ne se traduit pas par un réel assouplissement des crédits car les conditions d’éligibilité des ménages restent très strictes. Les banques demeurent frileuses, la confiance n’est pas revenue et les ménages préfèrent toujours épargner.

L’incertitude politique a donc fortement pesé sur les décisions d’investissements des entreprises comme des ménages. Cela a évidemment un impact sur la trésorerie des entreprises. Au 3e trimestre 2024, 24 % des entreprises font état de besoins de trésorerie (contre 19 % au même trimestre de l’année précédente), pour un montant moyen constant depuis début 2024 de 29 000 €. La baisse de l’activité (pour 55 % des entreprises) ainsi que l’allongement des délais de paiement des clients (pour 45 % d’entre elles) sont les principales causes de ces difficultés.

Cette dégradation constatée au 3ème trimestre est générale, tant en ce qui concerne les régions que les corps de métiers (même si les entreprises de Couverture Plomberie Chauffage sont particulièrement touchées ce trimestre contrairement au précédent) et n’épargne aucune taille d’entreprise.

L’évolution des défaillances est en augmentation (+ 39,2 %) essentiellement pour les entreprises de gros œuvre mais aussi pour celles du second œuvre. Cependant, ces chiffres sont à relativiser car ils ne sont que légèrement supérieurs aux niveaux enregistrés habituellement.

Cette tendance devrait se poursuivre au dernier trimestre. En effet, les autorisations et les mises en chantier ne montrent aucun signal de reprise. Les transactions dans l’ancien, qui génèrent la plupart du temps des travaux de remise aux normes, d’amélioration du confort et de la performance énergétique, sont en berne. De juillet 2023 à juillet 2024, les ventes de logements anciens ont ainsi chuté de 20 %.

Les carnets de commandes semblent se maintenir puisqu’ils ne perdent qu’une seule journée par rapport à la fin du printemps. Cependant, ces prévisions de commandes doivent s’observer au regard de l’emploi qui se dégrade beaucoup. Or, moins de main-d’œuvre implique plus de temps pour réaliser les travaux. Avec toutes les compétences utiles, les carnets de commandes auraient donc été moins garnis.

Toutefois, la baisse des taux d’intérêt devrait relancer les ventes dans l’ancien et donc encourager des travaux. L’enjeu est aujourd’hui de convaincre les ménages qu’il vaut mieux faire des investissements en rénovant leur logement plutôt que de grossir leur épargne.

Découvrez ici toute lanote de conjoncture ainsi que notrecommuniqué de presse.


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