Comment lever les freins et changer de paradigme
Là était la question. Pour y répondre autour du Président de la CAPEB, nous avions sollicité le nouveau Haut-Commissaire à l’Enseignement et à la formation professionnels, Geoffroy de Vitry et l’économiste Philippe Dessertine.
Le premier a salué le dynamisme de l’apprentissage et la volonté du Gouvernement de continuer à l’encourager.
Le second a invité les artisans du bâtiment à miser sur le temps de travail et sur la semaine de 4 jours, preuve que les pratiques du secteur sont encore largement méconnues mais, c’est une question qui reste vraie pour les chefs d’entreprise eux-mêmes, loin de s’en tenir à 4 jours par semaine ! Il a également souligné que l’artisanat est au cœur de la transformation de notre modèle économique tout en sachant conjuguer le passé et le futur, les gestes ancestraux et les matériaux modernes. « L’artisanat structure nos territoires » a-t-il considéré.
Quant au représentant de l’Etat, il a rappelé que « pour anticiper les besoins de recrutement, il faut les connaitre, invitant à structurer les filières avec des travaux sur les référentiels de certification et sur la formation, à faire découvrir les métiers aux jeunes dès le collège, par des stages d’observations. « Je vous invite à accueillir des stagiaires. Il existe des dispositifs pour le favoriser » a-t-il indiqué, ignorant manifestement – mais il n’est en poste que depuis 1 mois - que la CAPEB a développé ses actions « artisans messagers » depuis plusieurs décennies. Il a également invité à valoriser les évolutions technologiques. Le Président a rappelé que la CAPEB avait organisé en mars des Rencontres de l’Innovation précisément pour cette raison.
Rebondissant sur ces propos, Philippe Dessertine a estimé qu’un des atouts de la petite entreprise est de savoir innover grâce à son agilité. L’entreprise artisanale est une petite entité mais connectée. « L’artisanat, c’est être autonome mais pas seul » a-t-il dit.
Pour conclure, le Président a rappelé que la CAPEB était prête à accompagner la réforme des lycées professionnels afin d’accueillir le plus de jeunes dans les petites entreprises. « Si une place est donnée à l’artisanat du bâtiment, nous accompagnerons la réforme des lycées professionnels. Il y a 600 000 entreprises artisanales du bâtiment en France et on aimerait qu’il y en ait beaucoup plus » a-t-il déclaré. Tous ont conclu que nous avions déjà commencé à changer de braquet et que l’enjeu réside maintenant dans la transformation des apprentis en patrons.