Mouvement des agriculteurs : l’équité est notre priorité !

La colère des agriculteurs illustre un profond désarroi, et fort heureusement, les artisans du bâtiment n’en sont pas là, même si leur vie n’est pas toujours simple, loin s’en faut. Nous partageons certes certaines exaspérations, telles les complexités administratives, mais nos revendications ne sont pas les mêmes et nous devons toujours veiller à l’équité entre secteurs !

Les agriculteurs montrent leur colère, témoignant de leur total désarroi, de leurs inquiétudes et de leur découragement, pour dénoncer la faiblesse de leur revenu, l’absence de reconnaissance de leur travail, la surcharge normative et la concurrence déloyale liée aux importations. Autant d’angoisses que nous comprenons. De notre côté, ce sont surtout le niveau excessif des charges, l’empilement des réglementations, la mise en œuvre de la transition écologique sans toujours tenir compte de la réalité des TPE qui mobilisent les artisans du bâtiment que nous représentons.

Si nous comprenons évidemment les raisons du mouvement agricole, nous ne pouvons pas nous s’associer à ce mouvement contestataire qui ne correspond ni à la vision que nous avons de nos métiers, ni à la nature de notre syndicalisme qui se veut pacifique et constructif, , ce qui n’empêche nullement la fermeté et la détermination, bien au contraire.

Et nous portons haut et fort la voix des petites entreprises du bâtiment auprès du gouvernement pour convaincre du bien-fondé de nos revendications. Et nous défendons fermement auprès de tous les ministères concernés nos demandes de simplifications ainsi que celles visant à réformer les dispositifs RGE, CEE et MPR, pour redynamiser l’activité de rénovation, lutter contre la fraude et donner plus de place aux TPE.

Nous sommes également très vigilants à ce que les décisions prises par le Gouvernement n’aboutissent pas aux distorsions de concurrence que nous avons si souvent dénoncées et combattues. Il en va ainsi de la suppression de l’avantage fiscal sur le GNR. La trajectoire de hausse progressive du gazole non routier qui avait été décidée au 2ème trimestre 2023 trouvait sa justification dans notre capacité collective à relever les défis environnementaux et énergétiques. Et à cet égard, nous ne pouvons envisager que cet objectif repose sur les seules épaules des entreprises du BTP, qui plus est, dans un contexte où aucune alternative aux engins fonctionnant au GNR n’existe pour ces mêmes entreprises.

Personne ne conteste l’ampleur des défis à relever de sorte qu’on ne pourrait comprendre que le Gouvernement fasse deux poids deux mesures, aboutissant, de fait, à une fiscalité à plusieurs vitesses à l’encontre de secteurs pourtant logés à la même enseigne ! Le secteur du BTP avait déjà consenti à un accord plus ambitieux du point de vue environnemental mais plus coûteux pour les professionnels par rapport au monde agricole en acceptant une suppression progressive, sur 7 ans, de son avantage fiscal. Alors comment admettre que les 400 000 agriculteurs obtiennent une remise en cause de cet accord parce qu’ils sont descendus dans la rue et pas les entreprises du BTP qui ont opté pour un comportement responsable et collectif en faveur de l’indispensable sortie des énergies fossiles ? Ce serait inacceptable !

C’est la raison pour laquelle la CAPEB a immédiatement réagi lorsque le Premier ministre a annoncé l’abandon de cette suppression pour les agriculteurs.

Le Ministre de l’Economie a tout de suite pris la mesure de ce fort mécontentement et a convié le Président de la CAPEB à une rencontre dès le lendemain matin.

Bruno Le Maire s’est montré, lors de cet échange, très attentif à nos arguments et a compris notre inquiétude face à l’iniquité manifeste qui se dessine. En réponse à nos demandes, il envisagerait notamment, pour les petites entreprises du BTP, de gommer, par une compensation fiscale, la hausse de la fiscalité pour une partie de leur consommation de GNR. Et surtout, la CAPEB a plaidé pour que des arbitrages favorables soient pris par le gouvernement sur la base de nos propositions pour soutenir l’activité de nos entreprises. Tout est sur la table. Il ne reste plus qu’à décider !

Un pas devrait être franchi le 15 février puisque le Ministre de la Transition écologique nous a entendus et nous a conviés à une réunion destinée précisément à regarder tout ce qui peut être simplifié. A suivre donc !


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