Législatives : se poser les bonnes questions entre deux tours

La CAPEB défend ses valeurs et appelle les artisans du bâtiment à faire leur choix en fonction des enjeux propres à leur entreprise et au secteur de l’artisanat du Bâtiment tout entier.

La politique est ce qu’elle est et chacun est libre de penser et d’agir comme bon lui semble. En tant qu’organisation professionnelle, la CAPEB se doit de rester neutre et de ne jamais entrer dans un débat politicien.

Mais ce droit de réserve s’arrête là. Le rôle d’un corps intermédiaire comme la CAPEB est d’éclairer celles et ceux qui lui font confiance pour les représenter. Et c’est bien là, la seule et unique préoccupation de la CAPEB : défendre les intérêts de ses 62000 adhérents et des 622 000 petites entreprises du bâtiment !

Or, défendre ces intérêts, c’est commencer par défendre nos valeurs. Des valeurs humaines tout d’abord, qui placent avant tout les hommes et les femmes qui mettent leur savoir-faire au service du bien vivre. Des valeurs de partage aussi où chacun a le souci d’apporter aux autres ce qu’il a lui-même appris, la vigueur de l’apprentissage dans nos métiers en étant la plus criante illustration ! Des valeurs de respect également, car dans l’artisanat, chacun apporte sa pierre, chacun est respecté pour ce qu’il est, pour ce qu’il apporte au collectif. Des valeurs d’inclusion aussi, au nom desquelles nos entreprises œuvrent pour permettre aux personnes à mobilité réduite et aux personnes âgées de continuer à vivre chez elles le plus longtemps possible, au nom desquelles nos entreprises ouvrent leurs portes à toutes les compétences, quelles que soient leurs origines. Des valeurs d’égalité qui les conduisent à accueillir un nombre croissant de femmes dans des métiers dits « d’hommes », et à encourager ces femmes à prendre des responsabilités dans la gouvernance de nos instances.

Des valeurs de liberté, caractérisée par le farouche attachement de nos chefs d’entreprise à leur indépendance, à leur accès direct aux marchés et non en tant que sous-traitant, à leur manière de gérer leurs chantiers, leurs relations commerciales, leurs managements. Des valeurs de progrès et la volonté sans cesse renouvelée de s’adapter en permanence pour répondre à la demande et aux conditions du marché, quitte à s’organiser en GME si besoin est. Des valeurs sociétales fortes où chacun, dans son quotidien, a la possibilité, par son expertise, son savoir-faire, d’être utile à la société, de contribuer à ses enjeux fondamentaux, à commencer par l’impérieuse nécessité de protéger notre planète et de préserver l’environnement en économisant l’énergie et en réduisant les émissions de carbone.

Défendre les intérêts des entreprises artisanales du bâtiment dans le contexte qui est le nôtre, c’est aussi se poser les bonnes questions pour éclairer chaque chef d’entreprise sur ce qui est bon ou mauvais pour le bon fonctionnement de son entreprise, pour le développement de son activité, pour l’environnement économique, juridique, social et fiscal dans lequel il évolue. C’est également regarder ce qu’il peut advenir en termes de marchés. Les ménages continueront-ils à engager des travaux ? dans quelles conditions ? Qu’en sera-t-il de leur accès au crédit et/ou aux aides pour financer leurs travaux ? des taux d’intérêt ? Et que deviendra le marché de la rénovation énergétique ? Les petites entreprises pourront-elles un jour travailler sans avoir à subir des contraintes administratives démesurées et qui ignorent la réalité de leurs compétences métier ? Quid de la simplification de la vie des entreprises ? que deviendra le projet de loi qui devait justement apporter toute une série de simplifications administratives pour lesquelles nous avons ardemment milité ? Et Quid de la lutte contre la concurrence déloyale ? contre les fraudes aux dispositifs d’aides aux travaux ?

Au-delà des marchés, quels sont les besoins de nos chefs d’entreprise sur le plan du droit du travail et de relations avec leurs salariés ? rémunérations, contrats de travail, charges sociales, conditions d’embauche et de licenciement, retraite et pré retraite. Et du côté fiscal ? comment les entreprises seront-elles traitées demain ?

Et que deviendra le modèle de la TPE, cette entreprise à taille humaine que nous portons haut et fort pour la faire reconnaître dans le paysage économique et social à la hauteur du rôle qu’elle y joue ?

Nos petites entreprises sont incontournables ! Les candidats restant en lice pour ce second tour ont-ils bien conscience que rien ne sera possible sans les entreprises artisanales du bâtiment, qu’il s’agisse de massification des travaux de rénovation énergétique, de décarbonation, d’adaptation des dizaine de milliers de logements au vieillissement de la population, d’insertion professionnelle des jeunes, des demandeurs d’emploi, des reconvertis, hommes ou femmes, de la transformation durable de l’apprentissage en voie de formation privilégiée, de la vitalité de nos villes et villages, ou encore des relations sociales et de l’évolution sociétale de notre pays. Les candidats pour lesquels vous vous apprêtez à voter sont-ils enclins à reconnaître ce rôle essentiel ? à accorder à la TPE le droit de faire entendre et de faire respecter sa voix ?

Tant de questions à se poser avant de déposer un bulletin dans l’urne ! C’est pour aborder toutes ces questions que la CAPEB a réalisé un Manifeste que nous vous engageons à lire et à diffuser largement.

Les réponses que les différentes formations politiques ont apportées au questionnaire U2P sont également un moyen d’éclairer votre jugement. Vous les trouverez sur ARTUR.


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