Le poids du bâtiment dans la consommation énergétique augmente
Comme le disait le politologue François Gemenne lors de notre congrès, “On n’y est pas du tout ! ». Un rapport du Buildings Performance Institute Europe (BPIE, un groupe de réflexion indépendant en Europe sur la performance énergétique des bâtiments) le confirme et s’alarme de constater que les bâtiments consomment toujours plus d’énergie : En 2022, ils ont consommé 34 % de l’énergie mondiale et produit 37 % des émissions de CO², c’est-à-dire un point de plus qu’un an plus tôt alors que nous sommes censés emprunter une pente inverse.
Le BPIE fait observer que 60 % des bâtiments qui existeront dans 25 ans ne sont pas encore construits et que 20 % du parc existant doit être rénové d’ici 2030.
Cela donne une idée de l’ampleur de la tâche ! Une tâche que cet Institut voit mal partie compte tenu du niveau des investissements qu’il juge bien inférieurs à ce qu’ils devraient être pour faire face aux besoins : 285 milliards en 2022, un montant impacté de surcroît par la hausse des coûts.
L’Institut en conclut que nous devons fournir un effort plus important que celui prévu et il adresse aux responsables politiques une série de recommandations, en commençant par la définition et la mise en œuvre urgente de trajectoires pour l’action climatique, en renforçant les réglementations sur la performance énergétique des bâtiments, en augmentant les investissements dans leur décarbonation, en misant sur l’économie circulaire, le réemploi et les matériaux naturels et biosourcés pour réduire leur empreinte carbone et en boostant la rénovation énergétique des bâtiments.
Le BPIE en appelle également aux entreprises privées pour qu’elles orientent leurs pratiques dans le bon sens, qu’elles priorisent l’investissement dans des bâtiments qui n’émettent pas de carbone, qu’elles entreprennent la rénovation énergétique de leurs bâtiments. Bref, un appel à la mobilisation générale !