Décarbonation : chaque filière doit établir sa feuille de route
L’Europe a fixé de nouveaux objectifs de réduction d’émissions de gaz à effet de serre : - 40 % d’ici 2030 et la neutralité carbone en 2050. La France doit, comme les autres États membres, construire sa feuille de route pour atteindre ces objectifs.
La mise au point de la Stratégie Française sur l’Energie et le Climat (SFEC) commence. Elle repose sur plusieurs socles déjà posés : la Stratégie Nationale Bas Carbone (SNBC), le Plan National d’Adaptation au Changement Climatique (PNACC), la Programmation Pluriannuelle de l’Energie (PPE) et la Loi de Programmation sur l’Energie et le Climat (LPEC) qui doit être votée avant le 1er juillet 2023.
La SFEC doit devenir un outil opérationnel pour piloter l’action bas carbone menée par tous les acteurs économiques. C’est pourquoi, avant la promulgation de la loi LPEC, chaque filière doit établir sa feuille de route en vue de décarboner son activité.
Les experts ont mis en évidence les leviers permettant d’atteindre la neutralité carbone en 2050. En l’occurrence, il faut parvenir à décarboner complètement l’énergie utilisée à l’horizon 2050, réduire de moitié les consommations d’énergie dans tous les secteurs d’activité, en développant des équipements plus performants et en adoptant des modes de vie plus sobres et favorisant l’économie circulaire et de proximité, réduire au maximum les émissions non énergétiques, issues principalement de l’agriculture et des procédés industriels et enfin, augmenter et sécuriser les « puits de carbone », c’est-à-dire les écosystèmes naturels, les procédés et les matériaux capables de capter une quantité significative de C02 : sols, forêts, produits issus de la bioéconomie (paille, bois pour La construction…), les technologies de capture et de stockage du carbone.
C’est donc sur ces bases que les acteurs des filières économiques doivent travailler dans la perspective de rendre une première copie avant le 1er janvier prochain. L’objectif de l’Etat est, en effet, de réunir des propositions d’orientation de politique énergétique et climatique pour élaborer la loi LPEC. Il y a donc lieu de travailler vite et bien.
Pour le bâtiment, il s’agit de définir ce que pourrait être la trajectoire de décarbonation des matériaux, du niveau de performance énergétique des constructions, de l’évolution des sources d’énergie pour le chauffage, entre autres, et en mesurant les coûts d’investissement nécessaires, les financements des plans d’investissement mis en place pour atteindre les objectifs climatiques, les besoins en termes de recherche et d’innovation, etc.
4 groupes de travail ont été mis en place pour explorer ces axes de travail dans 4 domaines précis : les composants des ouvrages, la construction neuve, la rénovation du parc et enfin, l’exploitation et les usages du bâtiment dans son environnement.
La CAPEB s’est fermement battue pour obtenir le pilotage du 3ème groupe de travail sur la rénovation car il s’agit évidemment du cœur de métier des entreprises artisanales du bâtiment. Le vice-président en charge des questions économiques David Morales pilotera donc ces travaux avec son homologue du Conseil National de l’Ordre des Architectes. Dans l’escarcelle de ce groupe de travail figure des enjeux majeurs comme la massification de la rénovation globale performante du parc des bâtiments existants, l’optimisation bas carbone du parc, l’industrialisation de la rénovation (sic), la fiabilité de l’acte de construire, la compensation carbone et le stockage du carbone sur site.
A suivre de très près donc.
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53 %C’est la réduction attendue des émissions de GES du bâtiment d’ici 2030, soit dans 8 ans seulement.