Conciliation entre transition écologique et préservation du patrimoine : vers une porte de sortie ?

La Commission d’enquête du Sénat sur l’efficacité des politiques publiques en matière de rénovation énergétique a rendu un rapport optimiste sur la conciliation entre les objectifs de transition écologique et la préservation du bâti ancien. Elle invite à mettre tout le monde d’accord en évitant de tomber dans deux travers : revoir à la baisse les ambitions en matière de transition écologique d’une part et soustraire le patrimoine aux exigences de la rénovation énergétique d’autre part. Les Sénateurs préconisent, eux, d’adapter simplement les règles de manière pragmatique, en tenant compte des différents types de bâti.

Ils font notamment observer que les logements anciens sont souvent construits selon des modes permettant un confort d’été et d’hiver (avec des parois épaisses, des ventilations naturelles et des matériaux bio et géo sourcés), autant de données dont la législation ne tient pas compte. Il y a sans doute lieu d’y remédier quand on sait que les bâtiments construits avant 1948 représentent 30 % du parc total.

Dans leur rapport, les sénateurs mettent en évidence les dérives et conséquences d’une application aveugle de l’actuelle réglementation : de l’argent public dépensé inutilement pour des résultats forcément insuffisants, un risque de nourrir le stock de logements vacants parce qu’impropres à la location, une atteinte à l’identité architecturale et patrimoniale du bâti, une perte de savoir-faire, etc.

Pour y remédier, ils proposent d’adapter le DPE aux spécificités du bâti ancien, de protéger ce dernier des rénovations énergétiques inappropriées, de former les diagnostiqueurs, accompagnateurs et autres prescripteurs pour qu’ils soient capables de comprendre les spécificités du bâti ancien et d’en tenir compte de leurs préconisations, et dans le même esprit, de réorienter la formation des architectes sur la réhabilitation du patrimoine bâti.

Ils considèrent que les Collectivités devraient par ailleurs identifier le patrimoine local qui doit être préservé, de même que les propriétaires devraient être sensibilisés aux rénovations respectueuses du bâti ancien qui devraient, par ailleurs, être soutenues financièrement.

Leur dernière proposition est d’organiser des États généraux du patrimoine durable afin de faciliter la concertation. Nous sommes prêts à y participer évidemment !


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