Comment renforcer l’attractivité des métiers de l’artisanat du bâtiment ?

Nous sommes revenus sur ce sujet majeur dans le cadre d’une conférence à Batimat. Animée par le journaliste Philippe Duport, elle faisait intervenir deux administratrices nationales Laure Vial et Christelle Rozier, le Secrétaire général de la CAPEB Ile-de-France et le Président de la CAPEB de l’Aube qui développe nombre d’actions rendant son entreprise attractive.

Résolument axée sur les atouts des entreprises artisanales du bâtiment, la conférence a permis d’exprimer le rôle essentiel des petites entreprises dans l’emploi local, leur utilité sociale et le sens qu’elle donne au travail, leur rôle dans l’apprentissage et les parcours professionnels. La grande diversité des métiers qui ne cessent d’évoluer, l’organisation et la qualité de vie au travail, le niveau des rémunérations, tout ceci rend les entreprises artisanales du bâtiment très attractives.

Toute l’action de la CAPEB vise à faire savoir aux jeunes qu’exercer un métier dans une petite entreprise n’est pas la même chose que l’exercer dans une grande entreprise. Les conditions de travail, la nature des marchés et la manière de les traiter, le rôle de chacun dans une équipe tournée vers un seul et même objectif : la réussite d’un projet. Sans oublier une prise en considération des questions environnementales, la volonté de répondre au mieux aux attentes des clients et de leur apporter des solutions sur mesure pour adapter leurs logements aux changements climatiques ou sociétaux.

Et contrairement aux idées préconçues, les métiers de l’artisanat du bâtiment ne sont pas passéistes. Au contraire, l’innovation y est permanente et la place à la créativité est grande, que ce soit pour l’aménagement de nouveaux lieux ou leur transformation pour d’autres usages par exemple. Le numérique pénètre les petites entreprises comme partout ailleurs et les artisans sont de plus en plus nombreux à recourir aux logiciels 3D, à la réalité virtuelle, aux drones, à des logiciels de visualisation du résultat.

Au-delà, beaucoup mettent en place des actions très concrètes pour fidéliser leurs salariés et faire en sorte qu’ils se sentent bien dans l’entreprise. Depuis l’annualisation du temps de travail à la responsabilisation de chacun sur les heures qu’il réalise à partir d’une application, en passant par le recours à un consultant RH pour mettre en place les entretiens annuels, développer les formations des salariés, sans oublier bien sûr l’aménagement d’espaces dédiés à la convivialité ou encore l’engagement dans une démarche RSE, les moyens d’agir sont nombreux et très variés.

Dans tous les cas, le chef d’une petite entreprise est toujours plus accessible que celui d’un grand groupe, c’est un homme de proximité, engagé, réactif avec lequel la relation est directe et immédiate. Enfin, et ce n’est pas la moindre des choses, l’artisanat du bâtiment est un secteur où il fait bon vivre y compris en termes de rémunération.

Le rôle du dialogue social dans la définition des minimas salariaux et dans la mise en place de dispositifs attractifs pour les salariés a été souligné, que ce soit au niveau des branches professionnelles, avec la définition de conventions collectives favorables ou la création d’organismes de protection sociale essentiels comme PROBTP, ou au niveau de l’entreprise elle-même, qui est alors accompagnée par la CAPEB.

Tout ceci reste méconnu et il importe de continuer à cibler davantage les campagnes de communication, de montrer la réalité des chantiers ou des ateliers, de s’appuyer sur les témoignages d’apprentis, d’organiser davantage de liens/échanges entre les apprentis, les jeunes en lycées professionnels et les collégiens,… tant d’actions à déployer.


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