Bâtir pour le climat : décarboner, préserver et rénover

Telles étaient les pistes d’amélioration de nos comportements explorées au cours d’un événement entièrement dédié aux nouvelles façons de penser le bâtiment au regard des enjeux climatiques.

La 3ème édition de la construction durable se déroulait la semaine dernière au Ground Control à Paris à partir d’un constat : 80 % de bâtiments qui seront encore debout en 2050 sont déjà construits. Autant dire que leur rénovation est un enjeu primordial qui doit être abordé sous tous ses aspects : économiques, techniques, architecturaux, etc mais également en termes de décarbonation, de réemploi des matériaux et d’adaptation au changement climatique et à ses conséquences.

Le sujet est prégnant et les canicules, les incendies tout comme les inondations et les glissements de terrain invitent à s’en emparer en urgence. L’événement « Bâtir pour le climat » a été conçu pour mobiliser et informer les professionnels du bâtiment autour des enjeux climatiques dans le secteur de la construction.

Cette troisième édition s’articulait autour de trois parcours spécifiques : décarboner, préserver et rénover. Ces parcours proposaient des conférences, ateliers et sessions interactives pour explorer des solutions concrètes dans le but de réduire l’empreinte carbone, d’encourager l’économie circulaire, et d’optimiser la rénovation durable. Une cinquantaine d’industriels innovants et une soixantaine d’experts ont apporté leurs contributions tout au long de cette journée pour réfléchir et proposer des solutions en réponse à ces enjeux.

Les participants ont ainsi eu la possibilité de créer un programme sur mesure, en choisissant parmi plus de 40 conférences, des ateliers pratiques et des présentations d’innovations dans les matériaux bas carbone. Des tables rondes ont permis aux acteurs du secteur, tels que maîtres d’œuvre et maîtres d’ouvrage, de partager des retours d’expérience et des solutions face aux défis de la décarbonation. De multiples exemples, qu’ils soient issus de l’étranger ou bien choisis sur notre territoire à l’instar des constructions réalisées pour les Jeux Olympiques, ont permis d’éclairer les participants sur le champ des possibles.

Les règles de fonctionnement de la REP PMCB ont naturellement pris leur place dans ce programme tout comme les conditions d’assurabilité des matériaux réemployés que les éco-organismes ont la responsabilité de collecter.

Le vice-président de la CAPEB en charge des affaires économiques a participé dans ce cadre à une table ronde animée par la Directrice des Rédactions des Cahiers Techniques du Bâtiment, aux côtés de Jean-Luc Guery, président de l’INOHA (Les Industriels du Nouvel Habitat) et de Laurent Martin Saint-Léon, Délégué général de la FDMC (Fédération des Distributeurs de Matériaux de Construction). Cette table ronde portait sur les moyens de rendre la filière plus vertueuse pour permettre la décarbonation.

David Morales a souligné que les artisans sont évidemment sensibles à ces enjeux et parfaitement conscients de l’importance d’agir. Il a précisé que pour parvenir à bâtir différemment, il faut se former, ce que les artisans font depuis toujours afin de suivre constamment les diverses évolutions qui s’imposent à eux. Il a rappelé que les artisans du bâtiment contribuent à la révision des référentiels de formation initiale afin que les jeunes puissent être formés dès le départ aux nouvelles techniques. Il en va de même pour les DTU qui évoluent, tout comme les solutions proposées par les industriels. Il appartient à une organisation professionnelle comme la CAPEB d’informer et de sensibiliser les artisans à ces enjeux mais les industriels doivent également former leurs forces commerciales et les négoces en veillant à ce que leurs nouveautés correspondent aux besoins. En l’occurrence, les industriels doivent produire des matériaux décarbonés et les pompes à chaleur (PAC) devraient être fabriquées en France.

Le vice-président de la CAPEB est également intervenu sur le RGE et MaPrimeRénov’, rappelant les raisons pour lesquelles le mono geste doit être conservé, dans le cadre d’un parcours intelligent et cohérent dans le temps. Il a rappelé que la CAPEB avait alerté les ministres concernés sur le risque de chute du nombre d’entreprises labelisées RGE si on ne prenait pas le temps nécessaire pour une mise en place concertée de ce parcours et une simplification des démarches. L’heure est à l’action !

  • 80 %
    des bâtiments de 2050 existent déjà, autant de chantiers de rénovation énergétique et de décarbonation à venir

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