Au pavillon avec jardin, la Ministre du Logement oppose « l’intensité heureuse » !
La Ministre du Logement Emmanuelle Wargon avait lancé une série de tables rondes en vue de cerner les évolutions du logement sous ses différents aspects et anticiper l’habitat de demain. Aménagement du territoire, modes de travail, mobilité, exode urbain, transformation des bâtis, rénovation, qualité de vie, mixité sociale,… sont autant de thématiques qui ont été abordées dans le cadre de ces débats entre élus locaux, chercheurs, urbanistes et professionnels de l’immobilier.
La CAPEB avait participé à la table ronde du 13 septembre qui portait sur la rénovation. Elle y avait évoqué notamment les problématiques spécifiques aux transformations de bureaux en logements tant en termes techniques qu’en termes géographiques, les bâtiments concernés n’étant pas nécessairement situés en centre-ville. La CAPEB avait également rappelé que les rénovations, en particulier sur le plan énergétique, se font principalement par gestes et que pour les renforcer, il est préférable d’aider les particuliers à s’inscrire dans un parcours de travaux, étape par étape, après la réalisation d’un audit à l’occasion du premier geste afin de définir les suivants. La CAPEB avait également rappelé que les groupements de petites entreprises sont une façon de répondre plus largement aux besoins à condition toutefois qu’il soit possible de sécuriser ces groupements.
Au travers de ces débats, intitulés « Habiter la France de demain », l’objectif était aussi de rechercher les moyens de massifier les constructions ce qui, évidemment, conduit à remettre en cause le rêve des Français : vivre dans une maison individuelle. Car en effet, si les constructions et les transactions immobilières sont reparties, elles concernent de moins en moins l’habitat collectif qui répond sans doute mieux aux grands enjeux de l’Etat mais pas vraiment aux envies des prétendants à la propriété.
Au sortir de ces travaux, la Ministre a déclaré que le modèle du pavillon avec jardin est un non-sens écologique, économique et social, prônant l’habitat collectif en immeuble de préférence 100 % bois, un habitat « durable et désirable ».
Pas sûr que ce point de vue tranché soit apprécié de tous ! En tout cas, les constructeurs de maison individuelle s’en sont étranglés, ce que l’on peut comprendre !
La Ministre a tenté de les rassurer en précisant qu’elle soutient le modèle de la maison individuelle mais pas l’urbanisme des années 60 et 70, c’est-à-dire celui des lotissements éloignés des villes.
Interrogé sur le sujet, le Président de la CAPEB a souligné que si le marché du neuf devait ralentir, celui de la rénovation pouvait répondre à la commande avec une restructuration des espaces existants et une surélévation des habitats par exemple.
Après avoir présenté un bilan de ces travaux le 14 octobre, la Ministre du Logement a lancé un appel à manifestation d’intérêt « Engagés pour la qualité du logement de demain ». A suivre donc.