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Lancement Ma Prime Adapt’ : les entreprises artisanales du bâtiment sont prêtes !
Ma Prime Adapt’ sera lancée dans moins de deux mois maintenant. Dans la perspective de cette échéance, le Président de la Silver Economie, Luc Broussy, a organisé la semaine dernière un colloque destiné à faire le point sur la préparation des différents acteurs.
Le Président de la CAPEB était évidemment présent à ce colloque pour réaffirmer que les entreprises artisanales du bâtiment sont à l’œuvre depuis toujours sur ces marchés de l’accessibilité qui demandent écoute, humanisme, savoir-faire et sur mesure.
Plus de 621 000 entreprises employant jusqu’à 10 salariés, soit 97% des entreprises du Bâtiment, sont ainsi réparties partout en France, en ville comme dans les villages, à la campagne comme dans les montagnes. Toutes apportent aux Français leur savoir-faire et leur expertise pour améliorer, aménager, équiper, transformer le logement des personnes vieillissantes ou à mobilité réduite.
Par leur expertise, leur proximité, leur souci de chercher les meilleures solutions pour contribuer au maintien des personnes dans un domicile approprié, confortable et agréable, les artisans du bâtiment sont les mieux à même pour analyser les besoins des ménages et pour y répondre concrètement. Nos entreprises sont prêtes ! n’en déplaise au Ministre du Logement qui a l’air d’en douter. Le Président Jean-Christophe Repon a rappelé qu’il y a plus de 8000 entreprises artisanales du bâtiment formées aux marchés très particuliers de l’accessibilité et que près de 2000 d’entre elles sont labellisés Handibat. Il a plaidé pour que le déploiement de Ma Prime Adapt’ ne se heurte pas aux mêmes difficultés que celles qui plombent le développement de MaPrimeRénov’ aujourd’hui. La CAPEB s’oppose à une demande de qualification des entreprises car peu adaptée au TPE et qui s’avère inefficace vis-à-vis des fraudes massives.
Nous pensons qu’il faut, au contraire, valoriser le recours à une marque nécessitant une formation très complète, alliant techniques et mises en situation, et consolider les liens entre les différents acteurs locaux. Cette démarche doit permettre une meilleure identification des besoins de la personne âgée afin d’y apporter une solution concrète et personnalisée et non une solution « toute faite ». En outre, la présence obligatoire d’une assistance à maîtrise d’ouvrage doit permettre de certifier la conformité des travaux une fois terminés, certificat qui doit être la condition pour obtenir les aides de l’Etat. Ce serait une manière efficace de lutter contre la fraude, et surtout, d’accélérer le traitement des dossiers, sans de multiples intermédiaires, et donc de débloquer rapidement les aides. Les entreprises n’ont pas à assurer le rôle des banques, lesquelles devraient par ailleurs accorder, simplement et facilement, des prêts à taux zéro pour permettre de financer le reste à charge.
Nous considérons en effet, que les difficultés susceptibles de ralentir le développement de ce marché ne sont pas à rechercher dans les compétences ni dans le nombre de professionnels aptes à faire ces travaux mais plutôt dans le manque de financement. C’est d’ailleurs aussi la crainte de la Cour des Comptes.
Dans une récente communication au Comité d’évaluation et de contrôle des politiques publiques (CEC) de l’Assemblée nationale, la Cour souligne qu’en 2050, la France comptera 7,2 millions d’habitants âgés de 75 à 84 ans, soit 75 % de plus qu’aujourd’hui. Elle souligne que l’objectif du « mieux vivre chez soi » intègre les efforts de lutte contre le réchauffement climatique, pour la sobriété énergétique et le confort thermique des logements, ainsi que l’adaptation des résidences principales au vieillissement à domicile, auquel plus de 85 % des Français aspirent. Les Sages de la Cour des Comptes considèrent que les ambitions de l’Etat en termes d’accessibilité sont très en deçà des besoins : Les objectifs de logements à adapter pour tenir compte du vieillissement, ont été fixés à 680 000 sur 10 ans, soit 68 000 logements par an en moyenne contre 50 900 en 2021. Ils ne couvriraient dès lors pas le besoin estimé des deux millions de ménages identifiés comme prioritaires et n’apporteraient de réponse que pour les 500 000 ménages vivant dans des conditions sanitaires très dégradées. La Cours des Comptes préconise donc une programmation budgétaire pluriannuelle pour la mise en œuvre de MaPrimeAdapt’. Un gage de visibilité et de stabilité que nous jugeons également essentiel pour la réussite de ce programme.
Nos 5 propositions pour un développement efficace de Ma Prime Adapt’ :
- Pas de qualification mais une valorisation des marques existantes incluant une formation de qualité avec mise en pratique et coordination de travaux avec des acteurs locaux.
- Réalisation d’un annuaire répertoriant les entreprises titulaires de ces marques délivrées par les seules organisations professionnelles du bâtiment et géré par la filière Silver Économie ou par l’Anah.
- Exigence d’un certificat de conformité à réaliser sur place en fin de chantier par l’Assistant à maitrise d’ouvrage qui a accompagné le bénéficiaire des travaux.
- Mise en place de modèles types de devis et de facture réalisés par les services de l’Anah afin de faciliter les échanges AMO/entreprises et de fluidifier le traitement des dossiers sans pour autant rendre obligatoire leur utilisation.
- Accélération du traitement des dossiers dans les cas de retours à domicile à la suite d’une chute ou d’une hospitalisation liée à une perte d'autonomie.
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85 %Les Français veulent vieillir chez eux