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L’activité des entreprises artisanales du bâtiment en baisse au 3ème trimestre 2023
Encore un demi-point de croissance en moins ce trimestre : l’activité de l’artisanat du bâtiment ralentit mais reste néanmoins à un niveau comparable à celui de 2019.
Depuis 3 ans, l’activité des entreprises artisanales du bâtiment perd constamment du terrain. C’est encore vrai au cours de ce 3ème trimestre puisqu’elles enregistrent un taux de croissance négatif de – 1 %. Une moyenne qui résulte du décrochage de la construction neuve (- 3 %) et du coup de faiblesse des travaux d’amélioration de la performance énergétique des logements (- 1,5 %) qui parviennent tout juste à maintenir l’activité rénovation hors de l’eau (une croissance nulle mais pas encore négative). On notera également que ce sont surtout les entreprises de moins de dix salariés qui sont concernées par cette tendance baissière. Elles enregistrent un recul de leur activité de 1 % dans les entreprises employant plus de dix salariés reculent deux fois moins.
Côté régions comme côté métiers, tout le monde est malheureusement logé à la même enseigne. Certes, les reculs d’activité sont plus ou moins accentués mais, globalement, la situation n’est guère enthousiaste. Pour relever des écarts significatifs, on soulignera que les maçons sont particulièrement impactés par la chute du neuf.
L’enquête de conjoncture montre également que les travaux donnés par les Collectivités locales sont en diminution tout comme l’est le nombre d’entreprises travaillant en sous-traitance. S’ajoute à cela une baisse du nombre des ventes de logements anciens (- 15 % sur un an), représentant autant de rénovations potentielles en moins.
Tassement des marchés donc mais, en volume, l’activité reste correcte et se situe à un niveau semblable à celui de l’année 2019. Du côté des prix, en revanche, il n’y a guère d’amélioration. Ces derniers sont toujours globalement hauts et en progression, même si ces hausses de prix sont moins fortes qu’auparavant. Il n’en reste pas moins qu’en moyenne, ces hausses sont de 6,2 %, supérieures donc à l’inflation. En évolution annuelle, les coûts de la construction sont quasiment deux fois plus élevés que les prix à la consommation (+ 8 % vs + 4,8 %).
Dans le même temps, les crédits à l’habitat accordés sont en baisse : - 18,2 % (par rapport à l’an dernier) et les ménages préfèrent épargner plutôt que consommer (taux d’épargne en hausse de 18,8 %, soit + 2,2 points par rapport à l’an dernier). Ces résultats confirment malheureusement ce que la CAPEB dit depuis des mois : prenons des mesures intelligentes et pragmatiques pour éviter d’aller dans le mur ! Un point de vue désormais partagé par une large partie de la filière. Mais le Gouvernement reste sourd et étrangement immobile.
La baisse d’activité dans le secteur de l’amélioration de la performance énergétique des logements devrait pourtant l’alerter. Une croissance de 1,5 % (contre 2 % précédemment) est juste affligeante pour un marché qui devrait exploser tant les besoins sont considérables ! Preuve que les dispositifs censés le booster ne sont pas au point. Force est de constater qu’il n’y a aucune logique dans les orientations prises par le Gouvernement au regard des priorités qu’il affiche. Alors que les entreprises supposées réaliser ces travaux de rénovation énergétique sont, à 97 % des TPE, le Gouvernement prône la rénovation globale à tout va alors que chacun sait que ces chantiers sont très largement pris par des entreprises générales ou de grands opérateurs qui sous-traitent ensuite aux petites entreprises. Bref, un coup de canif dans l’indépendance des entreprises artisanales du bâtiment et leur capacité à traiter en direct ces marchés. D’où les propositions concrètes de la CAPEB à la fois de favoriser le développement des GME sans solidarité et d’autoriser des parcours de travaux éligibles aux aides de l’Etat pour que, geste après geste, programmés dans une logique d’efficacité progressive, les particuliers puissent aboutir à une rénovation globale de leur logement.
Face à la réforme de MaPrimeRénov’, qui ne va pas dans ce sens, la CAPEB porte des propositions pragmatiques permettant d’atteindre les objectifs gouvernementaux tout en excluant personne ni aucune solution. C’est cette philosophie qui a conduit la CAPEB à défendre le maintien des chaudières gaz là où elles ne peuvent pas être remplacées par des PAC parce que les nouvelles générations de ces chaudières, même fonctionnant avec une énergie fossile, permet d’améliorer la performance énergétique des logements et de faire des économies d’énergie.
La CAPEB continue de militer pour amener le Gouvernement à simplifier tout ce qui peut l’être afin de libérer les chefs d’entreprise des tâches administratives lourdes et des règlementations bloquantes et/ou inappropriées. Ses revendications permanentes en ce sens ont fini par convaincre le Ministre de l’Economie qui a annoncé la tenue d’Assises de la simplification pour les TPE et PME. La CAPEB prévoit de mobiliser ses adhérents via son Réseau pour recueillir leurs attentes à cet égard afin de compléter ses propres propositions. Une consultation sera très prochainement mise en ligne sur CAPEB Collectif à ce sujet.
Dans ce contexte, rien d’étonnant donc que les trésoreries se tendent (21 % des entreprises déclarent une détérioration), que le montant moyen de besoin de trésorerie augmente (30 000 € contre 22 000 € il y a un an) et que les marges ne s’améliorent pas (28 % des entreprises déclarent un niveau identique à celui du 2ème trimestre).
L’emploi, qui résistait bien dans nos petites entreprises, commence à reculer : - 0,8 % (soit 6 637 emplois sur un an). Pour autant, les entreprises artisanales du bâtiment ne baissent pas les bras : 27 % ont cherché à embaucher au 3ème trimestre et seulement la moitié est parvenue à le faire tandis que 19 % des artisans du bâtiment ont encore l’intention d’embaucher (13 % au 1er semestre). Les perspectives d’activité sont plutôt moins favorables qu’en début d’année. Les mises en chantier reculent partout en France (- 16,1 %), tout comme les permis de construire (- 27,9 %) et les carnets de commandes continuent de diminuer tout en restant à un niveau élevé. Ils sont ainsi au 3ème trimestre 2023 de 77 jours (96 jours en janvier).
Voir notre communiqué de presse et la note de conjoncture du 3ème trimestre 2023.
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- 1 %La croissance de l’activité des entreprises artisanales du bâtiment recule pour le 2ème trimestre consécutif